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24 Heures du Mans 2025 : Le nouveau challenge de Frédéric Makowiecki avec Alpine en Hypercar

Pilote Porsche durant plus d’une décennie, dont les deux dernières saisons en Hypercar, le Nordiste Frédéric Makowiecki a décidé de relever un nouveau défi en rejoignant Alpine pour la saison 2025 au volant de l’A424 Hypercar #36 qu’il partage avec Mick Schumacher et Jules Gounon. Nous l’avons rencontré au Mans à quelques heures de ce grand rendez-vous.

Frédéric, après plus de dix ans chez Porsche, pourquoi ce choix de rejoindre Alpine ?

FM : On m’a longtemps connu comme un “Porschiste”, c’est vrai. J’ai passé des années extraordinaires avec la chance de faire partie d’un programme usine dans ce qui reste l’un des plus grands constructeurs en endurance au monde. Mais ce n’est pas pour autant qu’on est forcément épanoui à 100 %. Quand j’ai exprimé mon envie de vivre un dernier challenge, quelque chose de plus personnel, Porsche a su écouter. Mon contrat n’était pas terminé, j’aurais pu rester. Mais j’ai senti que le moment était venu de prendre une autre direction, plus humaine, plus alignée avec mes aspirations. J’ai eu une vraie discussion avec Thomas Laudenbach, le directeur de Porsche Motorsport, qui a su entendre mon souhait. Et puis il y a eu Bruno Famin, le directeur d’Alpine Motorsports. On se connaît depuis longtemps, depuis mes essais chez Peugeot à l’époque. Quand je lui ai dit que je cherchais un dernier défi, il m’a répondu qu’il avait besoin d’un pilote d’expérience. On s’est trouvés.

« J’avais besoin d’un dernier challenge dans lequel je puisse me faire plaisir »

Quel est ton rôle aujourd’hui dans cette équipe Alpine ?

FM : J’ai clairement plus d’expérience que mes coéquipiers, mais ce que j’aime, c’est qu’on s’apporte tous quelque chose. Il y a une vraie synergie, une complémentarité dans les approches. Je retrouve ici un vrai plaisir de piloter, d’échanger. C’est fondamental à ce stade de ma carrière.

Tu viens d’Arras, dans le Pas-de-Calais. Une région qu’on n’associe pas spontanément à l’endurance automobile. Comment es-tu arrivé là ?

FM : Oui, c’est vrai. On pense plus au rallye, là-haut, qu’à l’endurance ! Moi, j’ai commencé par le karting, puis la monoplace, un peu comme tout le monde. Mais très vite, j’ai compris que les budgets allaient devenir un frein. On n’avait pas les connexions, pas de réseau dans le sport auto. Peu de moyens. C’était une équation compliquée. La séparation de mes parents, m’a paradoxalement donné une énergie folle. Je me suis dit : « Marche ou crève ». Soit je le fais à fond, soit j’arrête. C’est dans ces moments qu’on va chercher des ressources inattendues. J’avais envie de piloter, je me suis battu pour ça. J’ai découvert le système Pro-Am en endurance, avec un gentleman driver qui finance le programme et un pro qui pilote à ses côtés. Grâce à ça, j’ai pu rouler régulièrement. Pas payé, mais je roulais. J’ai frappé à toutes les portes. C’est comme ça que j’ai trouvé ma voie.

Tu as roulé durant deux saisons avec la Porsche 963 Hypercar, comment se passe l’adaptation chez Alpine avec la toute nouvelle A424 ?

FM : Il y a forcément une phase d’adaptation. Chaque voiture a ses spécificités, mais j’ai eu la chance que l’A424 corresponde assez bien à ce que j’aime dans une auto de course : un bon équilibre, un comportement prévisible, une capacité à bien communiquer avec le pilote. Je ne suis pas encore à 100 % libéré dans mon pilotage avec elle, donc j’apprends encore et mon expérience avec cette voiture, je la construis essentiellement en course et ça progresse à chaque sortie.

« L’Alpine A424 correspond bien à ce que j’aime dans une voiture »

Quels sont les objectifs pour ces 24 Heures du Mans 2025 ?

FM : On a des points forts, mais aussi des points faibles. On sait qu’on n’est pas encore capables de jouer la pole, mais les 24 Heures, ce n’est pas une course de vitesse pure. L’endurance, c’est une course d’intelligence et de stratégie. On va essayer d’optimiser notre package. Avant, il y avait deux ou trois constructeurs. Aujourd’hui, on est plus de vingt voitures en Hypercar, avec des usines comme Toyota, Ferrari, BMW, Peugeot, Cadillac et nous Alpine. C’est plus dur de gagner si tu n’as pas la performance pure. Mais si tu es intelligent, que tu construis ta course proprement, tu peux tirer ton épingle du jeu. Les écarts sont infimes, parfois moins d’une seconde sur un tour de plus de 3 minutes 20. Chaque détail compte.

« L’objectif des 24 Heures ? Optimiser notre package et être intelligents »

Frédéric Makowiecki disputera ses 13e 24 Heures du Mans ce week-end au volant de l’Alpine A424 n°36.

Photos et propos recueillis par Laurent SANSON

Laurent SANSON

Journaliste rédacteur-photographe spécialisé automobile et sport - Négociant en virages et images.

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