Essai Renault 4 E-Tech Electric 2025 : le come-back branché comme jamais !
La R4 est de retour ! Et elle troque son levier de vitesse façon batte de baseball et le bruit de moulin à café de son moteur pour une batterie lithium-ion, des écrans digitaux et le silence apaisant de la propulsion électrique. On l’a essayée, sourire aux lèvres du début à la fin.
Dans une époque où les souvenirs d’enfance se mêlent aux ambitions durables, Renault frappe fort avec la renaissance d’un monument populaire : la Renault 4. Fabriquée dans le Nord dans l’usine de Maubeuge et revisitée sous les traits d’un crossover compact 100 % électrique de 4,14 m de long, la Renault 4 E-Tech incarne une alliance assumée entre nostalgie et modernité. Nous l’avons prise en main sur les routes autour de Lisbonne et cette R4 2.0 coche toutes les cases du futur best-seller.
Un design néo-rétro totalement assumé
À première vue, impossible de ne pas sourire. La nouvelle 4 E-Tech évoque instantanément sa glorieuse aïeule avec ses lignes douces, ses passages de roues bien marqués et cette calandre verticale aux optiques rondes, modernisée par une signature lumineuse LED façon pixels. Mais loin du simple hommage figé, Renault injecte une vraie dose de SUV à cette R4 du 21e siècle avec garde au sol rehaussée, des sabots de protection, une ligne de toit musclée. Le tout repose sur la plateforme AmpR Small qu’elle partage avec la nouvelle R5 électrique, allongée de 22 cm pour offrir une vraie voiture polyvalente.
Un intérieur de R5… avec plus d’espace à bord
L’habitacle marie simplicité et technologie. On y retrouve l’ambiance de la R5 avec son mobilier, ses matériaux recyclés, ses coloris pastel, une tablette centrale de 10 pouces et une instrumentation numérique personnalisable. Les clins d’œil rétro ne manquent pas, comme ce tissu des sièges qui rappelle les banquettes des années 70. Côté techno, la R4 embarque les dernières nouveautés de la marque : interface Google intégrée, applications embarquées qui rendent presque inutile le CarPlay, et assistant vocal… désormais boosté par ChatGPT.
À l’arrière, deux adultes voyagent bien plus confortablement qu’à bord de la R5, grâce à une meilleure habitabilité. Le coffre, motorisé sur notre version, offre un seuil de chargement bas et un volume généreux qui rend la R4 E-Tech étonnamment polyvalente pour une citadine. Certes, les sièges avant réglés au plus bas empêchent toujours de glisser les pieds dessous, mais l’espace aux jambes est autrement plus généreux. Et si besoin, le dossier du siège passager se replie intégralement : pratique pour transporter un surf, ou tout autre objet long.
Une conduite zen et convaincante
Au volant, la R4 E-Tech offre une vraie parenthèse de calme. L’ambiance est douce, la prise en main facile, et le tout inspire la sérénité. Dotée d’une batterie de 52 kWh et d’un moteur de 150 ch et 245 Nm de couple, elle assure des relances franches mais jamais brutales. Le châssis, bien équilibré, se montre moins nerveux que celui de la R5, avec un train arrière qui enroule avec plus de fluidité. La direction est légère, précise, et le ressenti de la route agréable. Dès que ça tourne, la R4 impressionne par sa stabilité et son bon maintien de caisse, avec un roulis contenu mais sans raideur excessive. C’est d’ailleurs un de ses points forts par rapport à la R5, jugée trop ferme à l’arrière. Ici, l’amortissement filtre mieux les imperfections de la route. Mention spéciale pour la conduite « One Pedal », très agréable en ville. En jouant habilement avec le lever de pied, on gère le freinage régénératif avec fluidité.
Côté conso, on a relevé une moyenne de 14,2 kWh/100 km sur un parcours mixte – mieux que les chiffres officiels. De quoi espérer une autonomie réelle d’environ 380 km en ville. En revanche, sur autoroute, la donne change : la conso grimpe à 19-20 kWh/100 km, ce qui ramène l’autonomie en dessous des 300 km.
Et au final, on en pense quoi ?
La Renault 4 E-Tech est un hommage intelligent à une icône française. Elle ne cherche pas à copier le passé, mais à en capturer l’esprit : simplicité, accessibilité, robustesse… et cette petite dose de charme un peu désuet. Elle ne révolutionne pas la voiture électrique, techniquement parlant, mais elle démocratise l’électromobilité avec style et décontraction. Proposée à partir de 29 900 €, elle se place plutôt bien face à une Peugeot e-2008. Alors, papy reconnaîtra-t-il sa bonne vieille 4L ? Probablement pas. Mais il aura sans doute envie de monter à bord. Et ça, c’est déjà une victoire.
Photos Laurent SANSON
Laurent SANSON
Journaliste rédacteur-photographe spécialisé automobile et sport - Négociant en virages et images.