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ELECTRIQUE

ESSAI RENAULT KANGOO E-TECH ELECTRIC 2023

UNE AUTONOMIE RIQUIQUI

Ludospace emblématique de la firme au losange, le Renault Kangoo de troisième génération se met au goût du jour en passant à l’électrique dans sa version VP. Une offre complémentaire à la gamme Kangoo VP thermique, mais qui perd de l’attractivité par la faute d’une autonomie riquiqui qui limite son rayon d’action.

Outre son succès auprès des professionnels, le Renault Kango est depuis toujours plébiscité par les familles dans sa version VP véhicule particulier. Avec son important volume de chargement et sa garde au toit haute, le Kangoo VP a séduit des milliers de familles depuis son lancement en 1997. Ce ludospace a bien évolué au fil des années et nous sommes bien loin de l’utilitaire amélioré capable de recevoir une famille. Afin de suivre le mouvement initié par la concurrence des Peugeot Rifter et Citroën Berlingo désormais électriques, Renault décline le Kangoo 3 dans une nouvelle version full électrique construite sur la base de la version thermique dans l’usine nordiste de Maubeuge.

UN RAYON D’ACTION TROP LIMITÉ

Avec sa batterie de seulement 45 kWh alors qu’une Zoe dispose d’une batterie de 52 kWh en charge utile, le rayon d’action du Kangoo E-Tech Electric est extrêmement limité et de ce fait il perd un grand intérêt pour les familles qui font des longs trajets. Un Lille-Lyon (750 km) va nécessiter pas moins de deux recharges avec les aléas de disponibilité et de fonctionnement des bornes et si on pousse jusque dans le Sud, prévoir au minimum une nouvelle recharge. Bon courage et au moins on découvre les aires d’autoroute en prenant café sur café. Annoncé avec une autonomie de 285 km en cycle mixte et jusqu’à plus de 400 km en usage urbain, grâce à la régénération, le Kango E-Tech Electric fait payé au prix fort, à partir de 37 500 € avec le chargeur embarqué de 11 kW, son électrification. Concrètement, ça fait un sacré budget pour une auto incapable de parcourir 200 km comme lors de notre essai dans les environs du château de Chantilly. Un essai en mode « bon père de famille » sans que l’on sollicite trop la mécanique, de peur que l’autonomie de la batterie fonde comme neige au soleil, ce qui fut le cas malheureusement. A sa décharge, il faisait 0° en ce mois de décembre et sur notre relevé de consommation qui affichait 26,5 kWh, le chauffage a consommé pas moins de 6 kWh, ramenant la consommation réelle du moteur à +/- 20 kWh/100 km. Sans sortir de Polytechnique, un simple calcul sur cette base permet de parcourir théoriquement +/- 250 km et sans chauffage, ce qui est super cool en plein hiver avec des enfants. Comme à la maison en pleine crise énergétique, il va donc falloir faire des efforts et baissant la température dans l’habitacle tout en gardant une doudoune sur le dos, le cache-nez et pourquoi pas des gants. Bon on en rajoute un peu, mais nous ne sommes pas loin de la vérité.

Au volant, ce Kangoo E-Tech Electric propose des performances honorables avec son moteur développant 120 ch (90 kW). Le confort est au rendez-vous avec un train arrière dont l’amortissement gère parfaitement le poids supplémentaire de la batterie positionnée dans le coffre. En utilisant le mode Eco, celui-ci limite la puissance à 75 ch (56 kW) et la vitesse maximale à 110 km/h dans un but d’une optimisation de l’énergie au profit de l’autonomie. Trois modes de freinage régénératif sont disponibles : Sailing pour la conduite sur autoroutes et voies rapides, Drive qui est le mode régénératif par défaut pour une utilisation polyvalente, avec une sensation au levé de pied similaire à celle d’un véhicule à moteur thermique et enfin le mode Brake pour une régénération maximale.

En passant au tout électrique, le Kangoo 3 E-Tech Electric VP montre vite les limites de son architecture pas conçue pour cette chaîne de traction. Par la faute d’une batterie trop petite et d’une consommation énergétique importante, le ludospace du losange est limité dans son rayon d’action et son royaume reste donc la ville et le péri-urbain avec une solution de recharge à la maison ou au travail. Pour les vacances et les longs trajets, Renault se fera un plaisir de prêter un Kangoo thermique à ses clients grands rouleurs, justifiant pleinement cette marche forcée vers l’électrique.

Photos Laurent SANSON

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