DS Automobiles revient dans la cour des grands avec cette berline électrique haut de gamme. Design audacieux, confort souverain et autonomie record, la marque premium de Stellantis affiche clairement ses ambitions.
Quatre ans sans véritable nouveauté et dans l’univers automobile c’est juste une éternité. Avec la N°8, DS inaugure une nouvelle ère, baptisée par une nomenclature inédite. N°4 (ex. DS4) et N°7 (ex. DS7) suivront bientôt dans le même esprit, insufflant ainsi une nouvelle dynamique. La mission est claire, redonner de la visibilité à une marque en recul, et prouver que le premium à la française a encore quelque chose à dire face aux allemandes et autres suédoises et même désormais chinoises.
Une ligne qui en impose vraiment
La DS N°8 en impose avec sa ligne fastback tendue, ses jantes oversize de 740 mm, don capot long comme un jour sans pain, et surtout cette calandre DS Luminascreen rétroéclairée qui capte tous les regards. La N°8 n’essaie pas de copier les allemandes ou les américaines. Elle joue sa propre partition. Et ça fonctionne. Un design aussi clivant qu’audacieux, avec ce soupçon d’arrogance qui fait la signature DS de n’être pas comme les autres.
Luxe feutré à la française à bord
À l’intérieur, on découvre un habitacle cousu main avec du cuir Nappa étendu, de aluminium guilloché façon haute horlogerie, des surpiqûres soignées, des sièges massants, chauffants et ventilés. Un vrai salon roulant. L’instrumentation est à l’avenant avec un large écran central 16″ fluide et lisible, et un affichage tête haute en réalité augmentée bluffant d’efficacité. Cerise sur le croissant avec la sono Focal Electra de 14 HP qui fait vibrer l’habitacle avec une pureté qui ferait pâlir bien des salons hi-fi. Oui, on est bien, très bien installé dans cette N°8.
Douceur de velours et efficacité de 4×4
Sur la route avec 350 ch et 509 Nm délivrés instantanément aux quatre roues par deux moteurs électriques, la N°8 catapulte ses 2 tonnes en 5,4 s, sans jamais brusquer. Tout est feutré, contrôlé, fluide. Sur les lacets serrés des cols jurassiens, la traction intégrale fait des merveilles. Ça tracte et pousse fort et ça reste très sain, malgré une masse bien présente dans le volant dans les virages serrés. La suspension Active Scan lit la route en temps réel et avale les imperfections avec une facilité déconcertante.
Jusqu’à 688 km d’autonomie pour cette version 4×4
La grosse batterie de 97,2 kWh offre une autonomie WLTP de 688 km sur cette version AWD 4×4 développant 350 ch. Avec sa recharge rapide jusqu’à 160 kW, 27 minutes suffisent pour une recharge 20-80%. Efficace, simple et rapide, même si certaines concurrentes font mieux dans ce domaine mais la N°8 est plutôt bonne élève. Le mode « One Pedal » permet aussi de récupérer pas mal d’énergie en descente et on l’a testé sur les routes jurassiennes avec succès.
Assemblée en Italie, la N°8 n’en revendique pas moins de 60 % de composants made in France avec sa batterie ACC produite à Douvrin dans le Pas-de-Calais ou encore ses moteurs électriques à Trémery dans l’Est. Un argument qui pourrait séduire les entreprises attentives à leur empreinte RSE et éviter le rejet qu’avait suscité la DS9 fabriquée en Chine. Facturée de 59 200 € en finition Pallas à 80 300 € pour notre version Jules Verne 4 roues motrices, la N°8 vient se frotter aux Audi Q6 e-tron Sportback, BMW i4, Tesla Model Y, Volkswagen ID.7 et Polestar 4. Autant dire que la compétition est rude. Mais avec une autonomie qui frôle les 750 km, DS espère convaincre aussi les conducteurs habitués aux hybrides rechargeables.
Et finalement on en pense quoi ?
La DS N°8 n’est pas qu’une vitrine technologique, c’est une proposition qui a du sens. Elle séduit par son confort royal, son autonomie hors norme et son identité affirmée. Ses quelques faiblesses ne suffisent pas à entacher un tableau globalement flatteur. Reste à convaincre les clients premium que le luxe à la française peut rivaliser avec Munich, Ingolstadt, Stuttgart ou encore Göteborg.