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ESSAI FORD FOCUS RS MK3 2016

THE WINNER IS

Alors que le printemps fait tout juste son apparition et que nous sommes encore loin de la fin de l’année et de la distribution des prix aux premiers de la classe, sans attendre nous décernons celui de la sportive à la nouvelle Ford Focus RS, la nouvelle référence des sportives compactes.

Avec la Focus 3 ST et son moteur de 250 ch, Ford avait posé une première pierre mais ce n’était finalement rien par rapport à la très attendue Focus RS MK3. Concoctée par les équipes du Team RS, la nouvelle Focus RS MK3 intègre logiquement la nouvelle gamme Ford Performance qui comprend désormais 5 modèles au catalogue européen. Une gamme Ford Performance qui a de la «gueule» avec les Fiesta et Focus ST, la Mustang, la supercar GT et désormais la Focus RS que nous découvrons en Provence sur les routes des Alpilles et sur le bitume du circuit de Fontange près de Salon de Provence et qui n’est autre que le terrain de développement de Michelin qui équipe en première monte exclusive cette nouvelle Focus RS avec ses profils Pilot Super Sport et Sport Cup 2 (option) qui bénéficient d’un développement spécifique pour cette Focus RS.

UNE DIGNE HÉRITIÈRE

Inutile de vous dire que la nouvelle mouture de la Focus RS dite MK3 est une digne héritière de la grande famille des Ford RS et que l’authentique Escort RS1600 de 1970 peut dormir tranquille au musée. La dernière née est une révélation et repositionne Ford sur le devant de la scène des sportives.

Redoutable sur route comme sur piste et ludique au volant qu’elle procure un plaisir sans limite, la nouvelle Focus RS peut sans attendre revendiquer le titre de sportive de l’année 2016 de nos confrères du magazine Echappement qui vont pouvoir partir en vacances plus tôt que prévu car nous ne voyons pas vraiment qui va venir taquiner cette Focus RS MK3 cette année en haut de la hiérarchie des sportives de son segment tellement elle semble supérieure. Avec sa griffe RS, Ford a toujours suscité un vif émoi, mais sur ce coup le constructeur en rajoute une belle couche et une sacré part d’émotion et de plaisir en élevant franchement le niveau de jeu et c’est tant mieux.

UNE TRANSMISSION INÉDITE QUI CHANGE TOUT

Si extérieurement, cette nouvelle Focus RS MK3 est dans la droite lignée de sa devancière MK2 avec un look expressif, mais pas aussi radical qu’une Honda Civic Type R, la grande nouveauté ce cache sous sa peau avec une véritable rupture dans sa définition technique. Il y a tout d’abord le moteur qui perd un cylindre et qui passe de 5 à 4 en récupérant le bloc 2.3 litres Ecoboost qui équipe la Mustang. Suralimenté, ce bloc au couple important développe 350 ch, soit la même puissance que l’exclusive Focus RS500 MK2 et plus puissant de 45 ch que la RS MK2, mais surtout il est couplé avec une transmission intégrale, mais pas n’importe quelle transmission intégrale puisqu’il s’agit de la version développée par GKN et qui se démarque des autres transmissions intégrales par l’adoption sur le train arrière d’un différentiel associé avec deux embrayages. Ce système géré électroniquement que l’on retrouve également sur le Range Rover Evoque propose des réglages inédits pour plus de plaisir au volant. Outre le traditionnel renvoi de couple sur les roues arrière, le système bénéficie d’un réglage qui privilégie la propulsion et donc l’agilité et plus encore avec le mode Drift qui envoi toute la puissance sur l’une des roues arrière, ce qui facilite le survirage et on a testé sur sol mouillé et sec et franchement c’est hyper efficace et amusant, sauf pour le porte-monnaie car le budget pneus risque de grimper.

UNE BÊTE DE COURSE CIVILISÉE ET FUN !

Une fois à bord on retrouve l’environnement de la Focus restylée avec l’écran tactile 8 pouces au centre de la planche de bord et la touche sportive se matérialise par une instrumentation spécifique du tableau de bord, d’un volant cuir avec méplat, de manomètres additionnels orientés vers le conducteur ou encore de confortables sièges sport Recaro bi-ton aux broderies RS et au maintien parfait. On lance le 4 cylindres turbo, on active le mode Sport (l’idéal sur la route) et c’est parti ! La mélodie n’est pas la même que le 5 cylindres de l’ancienne RS, mais avouons que la musicalité reste sympa avec des petites détonations à l’échappement lors des levés de pied. Si la sensation de brutalité n’est plus d’actualité avec cette RS MK3, elle offre un tout autre plaisir qui se nomme efficacité avec un giga E majuscule. Bluffante, la Focus RS MK3 se jette en avant tel un fauve sur sa proie. Disposant d’une large plage de couple, le 2.3 Ecoboost se montre hyper disponible et finalement plus polyvalent que l’ancien 5 cylindres. Avec 440 Nm de couple et même 470 avec l’overboost, la Focus RS se catapulte d’un virage à l’autre avec une facilité déconcertante s’en pour autant prendre des hauts régimes. Comme chez Ford Performance il n’y a pas de compromis possible et que le plaisir prime toujours sur un modèle RS, ce bloc est couplé avec une boite mécanique à 6 rapports parfaitement guidée, ce qui permet des passages rapides.

Toutefois, le plus bluffant sur cette nouvelle Focus RS est son châssis qui semble loin d’avoir atteint ses limites, même avec 350 ch. Après la piste, c’est sur une route au profil d’une spéciale de rallye en Provence que cette Focus RS bluffe par son comportement et son efficacité. Rarement prise en défaut avec un sous-virage quasi inexistant au profit d’un léger survirage dès que l’on opte pour le mode Sport, la Focus RS enroule tout ce qui tourne avec aisance, les courbes rapides comme un virage serré. Dommage que Ford a opté pour le 2.3 litre car ceci ne la rend pas éligible à une homologation en groupe N car nous avons ici l’engin absolu pour faire péter les chronos. Michelin a contribué au haut niveau de performance en développant pendant 2 ans une affectation spécifique de ses profils Pilot Super Sport en première monte et Sport Cup 2 en monte optionnelle pour la piste essentiellement. Mélange de la gomme entre l’extérieur et l’intérieur, rigidité de la carcasse limitant le ballonnement sur les compressions et charges pour un meilleur guidage, optimisation des températures de fonctionnement, Michelin a travaillé comme pour un pneu de course en allant encore plus loin que le cahier des charges fixé par Ford. Sur la route ou la piste avec différents types de revêtement, ceci se traduit par un pneu au grip latéral impressionnant, mais néanmoins permissif afin de permettre au train arrière d’être mobile. En restant «carré» avec une déformation réduite lors d’un gros freinage par exemple, le pneu aide à l’efficacité du grip mécanique et au guidage qui reste d’une grande précision.

En fonction du mode utilisé ; Normal, Sport, Circuit ou Drift, le châssis bien aidé par sa suspension pilotée offre des comportements différents, tout comme le rendement moteur qui s’adapte aux différents modes. Le plus insolite des modes est le Drift qui va ravir les amateurs du survirage, mais avec les roues avant braquées vers l’intérieur du virage ! Surprenant mais logique puisque le mode Drift verrouille la transmission arrière en balançant toute la puissance sur la roue en appuie et M’sieur tout le monde devient un Ken Block en puissance avec une facilité déconcertante. Bon, ce mode Drift s’utilise sur circuit ou une airplane privée.

Particulièrement bien équipée et proposée au tarif alléchant de 39 600 € avec les roues de 19 chaussées en Pilot Super Sport de série, la Focus RS est assurément une bonne affaire. Il faudra néanmoins prévoir un budget pneus conséquent, à moins d’avoir des connaissances chez Michelin pour réduire la facture. Mais quel jouet fantastique cette Focus RS MK3 qui sans la moindre hésitation est pour nous la sportive de cette année 2016 qui procure à son volant un plaisir sans limite.

Photos Laurent SANSON

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