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Essai Honda Civic Type R MK11 : Hommage à l’ultime rugissement d’une légende japonaise

C’est la fin d’une époque, d’un mythe, d’une auto légendaire. Alors que le monde automobile se dirige à marche forcée vers l’électrification, la compacte sportive Civic Type R MK11, dernière version thermique de la lignée, joue sa dernière partition avec un moteur qui fait Vroom Vroom.

Moins provocante dans sa robe, mais plus aboutie que jamais sous la peau, la Civic Type R MK11 se présente comme le chant du cygne d’une philosophie japonaise de la performance. Nous avons pris le volant de ce pur-sang nippon pour un essai long format avec une petite larme à l’oeil tout en appréciant l’instant et la chance que nous avions d’être en sa compagnie sur route et même sur un circuit auto comme de karting en version large pour notre shooting photos. Entre frissons et regrets anticipés, on la regrette pleinement cette Civic Type R MK11 et on remercie les décideurs de notre veille Europe qui chaque jour enfoncent un peu plus encore l’automobile et tout son éco-système comme l’a d’ailleurs crié haut et fort le grand patron de BMW il y a encore quelques jours.

La performance avec une certaine sobriété

Oubliez les appendices aérodynamiques clinquants de la génération précédente MK10. La Type R MK11 se veut plus adulte, plus intégrée, mais toujours agressivement fonctionnelle. Le large bouclier, les ailes élargies, le capot ajouré et l’aileron monumental ne sont pas là pour séduire, mais pour performer. Son profil de berline fastback reste discret pour les non-initiés, mais les amateurs savent avec trois sorties d’échappement, des jantes 19 pouces noires chaussées en Michelin Pilot Sport 4S, des étriers Brembo rouges et une garde au sol qui annonce clairement la couleur, que cette Civic n’est pas une version conventionnelle. L’habitacle est pleinement fidèle à l’esprit Type R avec des baquets rouges ultra enveloppants, un volant recouvert de peau retournée, un levier de vitesses boule métallique ou encore un pédalier alu, ça respire la compétition. L’instrumentation numérique s’adapte au mode de conduite avec des graphismes spécifiques, et l’écran central 9 pouces est compatible Apple CarPlay et Android Auto sans fil et même si la navigation n’est pas la plus intuitive et moderne, on s’en fiche finalement car ce n’est pas ce que l’on attend vraiment d’une Type R. La finition est soignée, l’ergonomie de conduite excellente et même les places arrière accueillantes. Comme quoi la Civic Type R peut être une voiture de tous les jours. À condition de tolérer un amortissement ferme, même en mode Comfort.

La main droite en extase

Sous le capot, on retrouve le mythique 4 cylindres 2.0 L turbo VTEC K20C1, ici porté à 329 ch et 420 Nm dans sa version européenne. Ce bloc, intégralement assemblé à la main au Japon à Yorii, reste un modèle de caractère, hyper disponible à mi-régime et qui grimpe rageusement jusqu’à 7 000 tr/min sans jamais faiblir. La boîte manuelle 6 rapports est une œuvre d’art avec un verrouillage net, des débattements courts, un étagement idéal et un système de talon-pointe automatique (désactivable) bluffant. C’est la voiture qu’on conduit avec les mains et les pieds, pas avec des palettes ou des écrans.

La reine des tractions

C’est ici que la magie opère. Le châssis, rigidifié de 15 % par rapport à la précédente génération, repose sur une architecture à train avant à pivot découplé et un différentiel autobloquant mécanique. Sur route comme sur circuit, la motricité est stupéfiante. La direction, ultra directe et consistante, permet de placer la voiture avec une précision chirurgicale. En appui, le train arrière vit subtilement, rendant la voiture mobile mais jamais piégeuse. En +R, les amortisseurs pilotés se durcissent, le moteur répond avec encore plus de vivacité, et l’échappement libère sa voix rauque et métallique. Elle tourne à plat, freine fort grâce aux étriers Brembo à 4 pistons et enchaîne les courbes avec une aisance déconcertante.

Et finalement on en pense quoi ?

La Civic Type R MK11 est plus qu’une voiture, elle est un manifeste final de ce que Honda savait produire, une déclaration d’amour à la conduite dynamique. Dans un monde d’assistance et de silence, elle hurle encore, rageusement, dans les tours. Elle demande de l’implication, mais récompense au centuple. Elle est dure, exigeante, parfois fatigante, mais toujours grisante. Une vraie sportive, une vraie japonaise, finalement une vraie Type R et pour sa dernière séance elle peut partir en beauté puisque la nouvelle norme Euro6E Bis la condamne définitivement.

Photos Laurent SANSON

Remerciements : A JPR Racing Kart à Ostricourt (59) pour son accueil et la mise à disposition de son circuit pour ce shooting photos

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